Mené au Centre de vaccinologie de l'Université de Gand, un essai clinique s'avère concluant.
GSK a réussi à réduire les doses d'antigène et à offrir une réponse immunitaire dans 80 pc des cas.
Production prévue en 2007.
AP
Aussi lointaine peut-elle paraître a fortiori en cette période caniculaire, la menace d'une pandémie grippale H 5N 1 n'en demeure pas moins réelle. Travaillant à la mise au point d'un vaccin contre le virus de la grippe aviaire, plusieurs laboratoires poursuivent leurs essais sans relâche dans cette perspective. Ainsi, d'après la Fédération internationale de l'industrie du médicament, plus de trente prototypes de vaccin sont actuellement en cours de développement dans le monde.
Alors que Sanofi Pasteur avait communiqué, en mai dernier, les résultats concluants d'une étude démontrant l'efficacité d'un candidat vaccin à administrer en deux doses de 7,5 microgrammes, le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK) vient d'annoncer une «avancée importante dans le programme de vaccination contre le virus de grippe pandémique H 5N 1». Grâce à un adjuvant spécial (NdlR: ingrédient qui stimule le système immunitaire et augmente la réponse au vaccin), le laboratoire est arrivé à réduire le dosage de moitié, soit deux doses de 3,8g, tout en maintenant une efficacité de 80 pc et une sécurité garantie. «Jusqu'à présent, aucun autre vaccin anti-H 5N 1 en développement, y compris les vaccins contenant d'autres adjuvants tels que l'alun, ne s'était révélé efficace à ces doses d'antigène», souligne GSK.
Essai mené en Belgique
C'est en Belgique, et plus exactement au Centre de vaccinologie de Gand, qu'a été mené l'essai auprès de 400 volontaires sains âgés de 18 à 60 ans. Il a consisté à administrer deux doses de 3,8 microgrammes du vaccin produit à partir du virus H 5N 1 inactivé et contenant un nouvel adjuvant. Cette dose était la plus faible des quatre doses d'antigène qui ont été testées chez les participants à l'étude. Lors de cet essai clinique, quatre volontaires sur cinq ont démontré une forte réaction immunitaire positive avec cette dose la plus faible, administrée en deux fois. Dans cette étude, la réponse immunitaire a été définie comme l'augmentation du nombre des anticorps produits par l'individu en réponse au vaccin.
Le fait de diminuer de la sorte le dosage est intéressant dans la mesure où cela permettra de produire davantage de vaccins, donc de constituer d'importants stocks et, de surcroît, à un moindre coût. Ceci permettrait aux gouvernements de faire vacciner une plus grande partie de la population en prévision d'une pandémie. «Nous serons en position, plus tard cette année, de produire des centaines de millions de doses d'un vaccin efficace contre la pandémie, ce qui est une grande percée», a déclaré, mercredi à Londres, Jean-Pierre Garnier, directeur général de GSK, qui entrevoit la possibilité d'une production de masse du vaccin pour 2007.
Parallèlement, GSK teste aussi, en Allemagne cette fois, un autre vaccin contenant de l'alun, un adjuvant classique, pour lequel un pré-dossier d'agrément a d'ores et déjà été soumis auprès de l'Agence européenne des médicaments (EMEA). Pour autant que les résultats des tests de ce candidat vaccin, présenté comme visant à «bâtir des défenses solides contre une pandémie», s'avèrent concluants, une autorisation de production pourrait rapidement intervenir.
© La Libre Belgique 2006